Depuis les années 1950, l’homme a fait basculer la Terre dans une nouvelle ère géologique. Qu’il s’agisse du climat, des espaces naturels et des espèces : l’humain, par son action, détériore de manière irréversible son environnement. Telle la comète qui causait il y 65 millions d’années la 5e extinction de masse, l’Homme est aujourd’hui la principale force gouvernant l’état, le fonctionnement et l’évolution de la planète. Nous avons passé le cap de l’anthropocène.
Face à cette menace globale, le manque d’actions concrètes des gouvernements et des acteurs économiques semble ouvrir des perspectives quasi-apocalyptiques. Pourtant, la révolte n’est pas morte, un soulèvement venu du peuple s’amorce et annonce un putsch planétaire afin de déclencher le big bang écologique. Partout à travers le monde les citoyens reprennent le pouvoir et le quotidien devient le terrain d’actions destinées à faire évoluer le système.
Bienvenue en 2050 : l’Alternacène
Big Bang écologique, l’ordre destructeur vole en éclat.
Bienvenue en 2050 dans un monde utopique où l’harmonie règne, bienvenue dans une nouvelle ère, celle de l’Alternacène. Une ère constructive et alternative. Les citoyens, les gouvernements, les entreprises, ne sont plus détachés de l’avenir de la planète.
Plus qu’une prise de conscience, une évolution humaine d’un genre nouveau à la fois philosophique, politique et culturelle. L’entrée dans cette nouvelle ère est le fruit d’une réflexion commune qui questionne la position de l’Homme au sommet de la hiérarchie du vivant et qui l’inscrit dans l’écosystème de la planète en connivence avec les autres êtres vivants.
Homo Sapiens devient Homo Alternatus
Un individu en quête de reconnexion et d’harmonie avec la nature.
L’homo-alternatus est un être pensant actif et conscient que le changement s’accompagne d’actions concrètes. A la fois citoyen et consommateur, l’Alternus à intégré que chacune de ses actions impacte son environnement.
En 2050, l’homo-alternatus repense la planète comme un organisme vivant et un projet collectif. Chaque individu, chaque organisation a sa place et toutes deviennent interdépendantes. Dans une logique biomimétique, les gouvernements, les entreprises contribuent à l’harmonie commune de la planète. De nouveaux modèles de sociétés voient le jour, finies les inégalités, la démocratie devient liquide et Alternatus retrouve sa voix dans la cité.
De la même manière, l’Humain est replacé au coeur de la logique des entreprises. Ces dernières adoptent de nouvelles valeurs : la transparence, la sincérité et l’objectif de contribuer activement au bien être de chacun. Dans cette société, toute tâche avilissante et rébarbative a disparu grâce à la robotique elle fait place à une économie de la culture, du bien être et du progrès social.
De l’hyper-consommation à la non-consommation : le minimalisme comme nouveau principe directeur
Alternatus, renverse les normes de la consommation.
En 2050 être responsable c’est avant tout ne consommer que ce qui est nécessaire, ce dont on a vraiment besoin. Le bling bling devient plouc, le chic est minimal, le chic réutilise et remixe à l’infini. Chacun réduit sa consommation de produits superflus, de viande, de meubles, gadgets et autres vêtements jetables. Moins de produits mais de meilleurs produits, bien conçus et durables. Dans ce nouveau monde, l’obsolescence programmée est illégale. Les marques garantissent les produits et les réparent sans coût.
Une propriété versatile : de l’abonnement au commun, le communisme du futur
De même, cette nouvelle société redessine les contours de la propriété en rappelant que celle-ci a eu un coût : celui de l’entretien, des assurances et de l’obsolescence.
Chez l’Alternatus, la propriété est ponctuelle et passagère. L’homo-alternatus pratique un socialismevenu d’ailleurs, socialismele qui rime avec service. Chacun son styliste et une garde robe renouvelée chaque semaine, comme dans Clueless mais en bien mieux.
De l’habitat à la lumière, tout est louable, tout est service. Chaque jour des plateformes régulent les flux, réparent, optimisent les expériences.
Moins consommer, c’est aussi apprendre à faire soi même et reconquérir la nature
Reprendre le goût de faire, apprendre les gestes sont des fondamentaux que l’homo-alternatus apprend dès le plus jeune age, les sciences, la mécanique et les fondements de l’agriculture. L’auto-suffisance est plus que possible tant l’habitat tire partie de l’espace naturel, il permet de produire son énergie en tirant partie des énergies naturelles. La nature n’est plus un milieu hostile : elle devient un refuge.
C’est l’exode urbain.
Alternatus redonne de nouvelles perspectives aux espaces jadis bétonnés.
Sortis du bitume de multiples jardins communautaires et autres ateliers redonnent un souffle nouveau aux espaces urbains.Des fermes verticales, aux façades végétales, une nature quasi luxuriante colore la ville.
Une nouvelle sélection naturelle
Le passage dans l’Alternacène engendre de profondes mutations dans le paysage économique. Comme une nouvelle forme de sélection naturelle ; les organisations qui ne se sont pas adaptées, celles qui ne se sont pas engagées, qui ne partagent pas les mêmes valeurs que l’homo-alternatus ont quasiment disparu.
Chaque individu interprète de façon très personnelle la meilleure manière d’agir.
L’oeil de Logic Design :
les marques dans ce contexte harmonio-futuriste
À l’occasion de la grève mondiale pour le climat, nous réfléchissons au rôle des marques dans l’avenir de la planète. Elles sont les garants du nouvel ordre moral et social. Les marques qui sauront s’engager réellement et de façon pertinente progresseront davantage que les autres (BrandZ 2019).
5 implications à retenir
1/ Envisager le lendemain l’avenir
Ne perdureront que les entreprises qui sauront détecter les prochains enjeux environnementaux et sociétaux, au-delà de l’évidence. Soyons prêts.
2/ Penser collectif
Que puis-je faire pour le bien commun ? Comment aider mes consommateurs à soutenir et/ou participer à ce nouveau système ?
3/ Être humble
Agir dans la sincérité et la transparence qui doivent se traduire par de réelles actions.
4/ Rester cohérent
Repenser la marque dans son ensemble, depuis ses valeurs fondatrices jusqu’à chacun de ses actes, même le plus minime.
5/ Remettre l’humain au coeur du projet
Les marques doivent comprendre qu’elles sont là par et pour leurs parties prenantes (clients/utilisateurs/collaborateurs/partenaires )et que c’est leur rôle de les aider à transformer la planète.
Géraldine Denis, Innovation manager & Marta Gonzalez Castello, Planneuse stratégique