Pourquoi l’inno accélerator ?
L’origine de l’inno accelerator c’est déjà un chiffre : Selon une étude Nielsen, plus de 80% des innovations grandes conso se soldent par un échec. On se dit qu’il doit forcément y avoir une façon plus efficace pour innover. C’est pour aider nos clients à relever ce défi que nous avons pris le temps d’explorer la question : « Comment être plus pertinent dans le développent des innovations et créer de la valeur de façon pérenne ? »
Une des clés de réponse, c’est déjà de ne pas partir de contraintes ou de présupposés, il faut se laisser une liberté d’action.
C’est ensuite l’intégration du consommateur en tant qu’acteur dès l’amont et pas simplement dans un rôle d’arbitre en aval. En effet, aujourd’hui, il est nécessaire de sortir de cette logique du j’aime/ j’aime pas, et du fait que les idées soient présentées trop tardivement aux consommateurs dans le process d’innovation. Nous voulions donc trouver un moyen de mieux travailler avec l’utilisateur final, en partant de ses attentes et besoins, pour fonctionner en mode test & learn et ainsi co-construire le projet avec lui : de l’insight jusqu’au prototypage. L’idée de l’Inno Accelerator, c’est de pouvoir générer des idées, rebondir, optimiser, tout ceci de manière collaborative, avec le consommateur mais aussi bien sûr, l’équipe client.
Et dans cette équipe client, il est primordial d’embarquer plusieurs acteurs clés de l’entreprise : le marketing bien sûr, mais aussi la R&D, la force de vente, les commerciaux, la communication, la finance, les RH, selon le projet… L’idée étant de constituer des équipes pluridisciplinaires avec lesquelles partager des compétences différentes au cœur d’une expérience inspirante et ludique. C’est ça qui va donner l’envie à chacun de contribuer au projet commun et leur laisser la possibilité de s’approprier les idées et concepts générés. Car une innovation est avant tout un projet d’entreprise, qui a des répercussions sur l’ensemble des métiers.
Enfin, la marque est trop rarement au centre de la réflexion alors que pour nous c’est le point clé, la condition de succès. C’est ce qui va permettre de sortir de l’effet de mode pour arriver à une innovation véritablement pertinente et pérenne.
Et en tant qu’agence de branding, notre rôle c’est justement d’accompagner nos clients dans ce processus. C’est toute la raison d’être de l’Inno Accelerator : donner la possibilité à nos marques partenaires de développer rapidement un pipeline d’inno à la fois consumer centric et brand driven, qui porte la marque, révèle sa promesse et renforce son leadership.
Comment s’est concrétisé l’inno accelerator ?
La première fois que nous avons travaillé avec cette nouvelle méthode, c’était en 2016 pour Maggi qui souhaitait renouveler sa cible sur le segment des assaisonnements. Nous avons monté un processus sur mesure, avec l’intégration de tous les métiers, la réalisation d’ateliers collaboratifs sur toutes les phases d’idéation, du concept au prototype, en testant les idées avec les consommateurs en live et en interaction avec les équipes. Ce projet nous a conforté dans l’idée que c’est ainsi qu’il fallait travailler. A partir de là, nous avons formalisé la méthodologie et mis en pratique l’inno accelerator, qui peut se dérouler sur un mois ou une semaine non-stop en formule sprint.
C’est d’ailleurs sous cette forme dite « inno sprint » que nous l’avons expérimenté pour la première fois auprès d’un de nos clients.
Au départ, c’était un brief très fermé : il s’agissait de prendre des parts de marchés au leader de la catégorie, mais sans en faire une copie pour autant. Nous devions donc trouver la rupture sur ce marché, en prenant de la hauteur pour décadrer le sujet et ouvrir le champ des possibles. Pour ce faire, nous avons mené une réflexion prospective en imaginant l’avenir de la catégorie et ses enjeux dans vingt ans. Nous avons eu recours à des experts – sociologue, nutritionniste, chef – qui nous ont aidé à voir le sujet sous un autre angle. Nous sommes enfin allés à la rencontre des consommateurs pour mieux comprendre leurs modes de vie et leurs habitudes de consommation.
Ainsi, tout au long de ce sprint, les consommateurs et l’équipe projet ont travaillé en étant pleinement moteur, avec des idées, des envies ou des avis basés sur du concret permettant de rebondir et d’optimiser. Dans ce processus, chacun donne de sa personne, si bien qu’il s’approprie le projet. C’est vraiment une des parties les plus gratifiantes de ce travail, quand je vois des personnes qui ne se sentent pas légitimes ou créatives sur ces phases d’idéation, et qui se révèlent finalement super productives et inspirées.
Quels sont les freins de l’inno accelerator ? Comment le voyez-vous évoluer ?
Nous sommes conscients de la nécessité de nous adapter à la marque, à l’entreprise, à ses besoins, à sa façon de fonctionner. Nous nous efforçons nous-mêmes d’être les plus agiles et adaptables possible. Ainsi, récemment un de nos clients ressentait le besoin de gérer en interne l’idéation pour en faire un projet d’entreprise, un team building. Nous sommes donc intervenus en tant que coach plutôt qu’en leader du processus. Nous avons préparé les étapes, donné la matière et fait le transfert d’expérience et de compétence pour qu’ils puissent réaliser le travail majoritairement en interne, avec notre soutien lors des étapes clés.
Au final, l’inno accelerator est une méthode très stimulante mais qui représente aussi un challenge. A chaque phase du processus, il y a cette peur de l’inconnu qu’il faut accepter de part et d’autre. Ce n’est pas facile pour nos clients de la dépasser, d’accepter de ne pas savoir où on va vraiment arriver.
Et c’est encore plus difficile pour eux de laisser la porte ouverte à l’erreur. En effet, trop de marques testent des idées et si cela ne fonctionne pas, abandonnent. Non, il faut comprendre pourquoi ça n’a pas marché ! Et itérer à partir de là pour trouver la solution gagnante. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous les poussons souvent à intégrer dans le process un large éventail de concepts, y compris les idées peu convaincantes a priori. Car c’est aussi celles-ci qui permettront le rebond, le saut créatif vers les bonnes idées. C’est comme ça que naissent les meilleurs innos !
J’avoue que c’est ce qui est assez stimulant avec l’inno accelerator : on ne sait pas vers quoi on tend, on ne sait pas où l’on va atterrir, à quoi on va aboutir, quelles idées on aura. Plus qu’une méthode, c’est un état d’esprit. C’est très créatif mais aussi très cadré pour qu’on réussisse : ça demande de la préparation, de la synergie, et une bonne dose d’énergie pour donner l’impulsion et rester moteur. Mais c’est ça qui est ultra motivant : cette envie de trouver tous ensemble la solution !