Au préalable et en quelques mots, quelle est votre mission au sein de Logic design ?
Rachel : Notre mission est de donner aux clients de l’agence une meilleure compréhension des sujets de société pour leur permettre d’améliorer leur stratégie de marque. Ce qui m’a séduit et embarqué dans l’aventure Logic Design, avec mon profil plutôt académique en commerce, psycho et sciences sociales, c’est la promesse d’un temps dédié pour creuser un sujet indépendamment d’un projet. Ce parti pris me parait indispensable pour nourrir le planneur et lui permettre ensuite de nourrir un projet en retour.
Arthur : C’est d’ailleurs la vocation originelle du planning stratégique : Observer la société, capter les signaux faibles, être en veille tout le temps. C’est un vrai kiff de pouvoir sortir ainsi du quotidien, même si ça veut dire que le « travail » ne s’arrête jamais. Certains sujets peuvent émerger aussi bien d’une réunion client que d’une soirée entre amis.
Rachel : D’ailleurs, je me suis déjà fait taquiner en mode « attention, elle t’interroge pour son taf ». Cependant, c’est la même chose pour un créa qui regarde les affiches dans la rue. L’inspiration est partout.
Arthur : Avoir un planning stratégique fort, avec une équipe pluridisciplinaire de quatre personnes, c’est aussi une façon pour l’agence de se positionner en partenaire stratégique, qui prend de la hauteur, réfléchit, innove et investit dans les enjeux du futur.
Rachel : Et puis c’est important aussi en interne, de donner des moments de respiration, d’inspiration, de mettre le quotidien sur pause pour regarder le monde autour de soi à travers un prisme particulier. C’est ce que nous proposons avec nos conférences : « posez-vous et regardez ce qui se passe autour de vous ».
Arthur : En essayant d’être fun et pas trop didactique.
Alors que vous êtes tous les deux trentenaires, pourquoi avoir choisi Back to the Future ?
Arthur : On expérimente actuellement un vrai revival, une tendance à s’inspirer de modèles anciens, jusque dans le politique. On baigne dans une époque fortement nostalgique, qui peut aussi être vecteur d’énergie, de création, d’innovation. Comme le font très bien, et depuis toujours, les marques du luxe, qui puisent dans leur passé pour enrichir leur futur.
Rachel : Ce courant touche plein d’autres secteurs et parle à chacun. Nous, on s’est attaché comme toujours à comprendre le fonctionnement humain pour imaginer les enjeux de marque et de business qui en découlent : Pourquoi cet engouement ? Pourquoi les jeunes – comme nous – sont nostalgiques d’une période qu’ils n’ont pas connue ?
Arthur : Jusque dans notre équipe d’ailleurs, puisque la plus jeune de nos planneuses est passionnée par le vintage. Cette période dégage une impression de liberté, d’insouciance, très forte chez les plus jeunes pour qui « avoir la vie devant soi » est devenu source d’angoisse.
Rachel : On voit bien, avec le revival de la marque Orient Express par exemple, qu’il s’agit plutôt d’une nostalgie fantasmée, basée sur le mythe et non sur la réalité. La crise, le manque de perspective ravive la nostalgie d’un temps passé d’autant plus idéalisé que tu ne l’as pas connu. Quand tu te souviens du passé, il y a un biais. Tu filtres. Il faut un gap, un minimum de temps écoulé, pour que la nostalgie fonctionne. Tu vas être nostalgique d’un vinyle, d’une K7, mais pas d’un CD… même si ça commence à venir, avec des éditions limitées de CD deux titres.
Arthur : Et puis, on n’est pas dans le retro marketing passif, où c’est juste un copier-coller du passé avec une légère réadaptation. D’où le choix de notre titre d’ailleurs : back to the future. Le paradigme est bien de s’adapter aux normes d’aujourd’hui, mais avec une idée de progrès et d’innovation, voire de disruption. Il s’agit de prendre le meilleur du passé, de comprendre ce qui marchait, et de le mixer avec ce qui se fait de mieux aujourd’hui. Il faut un juste milieu. Ok pour un lecteur K7, mais avec une connexion bluetooth par exemple. Et ce faisant, on répond à une recherche très actuelle d’authenticité, de qualité, de proximité, de ralentissement, de neo-ruralité, de mieux consommer, de voyager autrement, de vivre au rythme de la nature…
En définitive, pourquoi faut-il participer à cette conférence ?
Rachel : Déjà, parce qu’on l’a rendue fun et interactive. C’était déjà le cas avec le quizz de We are animals où il s’agissait de deviner si les produits présentés étaient pour les animaux ou pour les humains. Nous avons prévu un test psycho-ludique sur le thème : Quel nostalgique êtes-vous ? Évidemment, ces quiz ou tests ont une raison d’être au-delà du jeu, ils représentent un moyen de mieux percevoir et comprendre les concepts.
Arthur : L’idée c’est de faire passer le public par le même process que nous. Qu’il ait les mêmes insights, les mêmes révélations que nous avons eues en construisant la conférence. Qu’il comprenne notamment que la nostalgie n’est pas faite d’un bloc unique mais de différentes dynamiques qui s’entrecroisent. L’interactivité permet d’arriver aux moments clés du mapping qui explique les quatre types de nostalgies.
Rachel : On sort du retro marketing de base pour plonger le public dans des exemples de stratégie de marque disruptives. Nous tenons à ce qu’il apprenne des choses et que ces enseignements lui soient utiles. L’idée c’est qu’il voit le potentiel de cette tendance émergeante et qu’il comprenne en quoi c’est une opportunité pour lui.
Arthur : Notre conférence est réussie si le participant rentre à son bureau, se sert de ce qu’il a appris pour passer à l’action.
Rachel : De préférence avec nous, quand même !